Votre écriture ou celle de votre élève est illisible, lente, douloureuse et peu soignée ? Et si vous retrouviez le plaisir d’écrire ? C’est en tout cas dans ce but qu’a été créé la graphothérapie, durant la seconde moitié du XXe siècle, par des psychologues, des graphologues, des médecins, des éducateurs et des neurologues.
Encore peu connu du grand public, le graphothérapeute est un spécialiste de la rééducation des troubles de l’écriture.
Qu’est-ce que la graphothérapie ?
La graphothérapie est une discipline de rééducation de l’écriture. Cette méthode est utilisée dans le but d’améliorer la qualité de l’écriture des patients, trop illisible ou fatigante à déchiffrer.
Le principe ? Détendre le geste graphique pour amener le patient à trouver celui qui lui convient le mieux. La technique permet d’éviter les incompréhensions dans ses écrits, mais aussi de prévenir douleurs et lenteurs.
Les personnes qui consultent un graphothérapeute souffrent en général d’un blocage ou d’un malaise dans leur écriture.
La graphothérapie fonctionne aussi bien pour les enfants ou les adolescents que les adultes. Elle est également utilisée pour lutter contre certains troubles du comportement chez les plus jeunes.
Quand avoir recours à la graphothérapie ?
Le recours à la graphothérapie se justifie quand une personne - un enfant en général - écrit de manière illisible. Mais aussi quand l’écrit est lent et génère de la gêne au point de compliquer le suivi des cours à l’école par exemple.
La graphothérapie contribue à retrouver stabilité, dynamisme et confiance en soi. La discipline agit à la fois sur l’écriture et le comportement, en aidant les patients à mieux s’exprimer et à retrouver pleine confiance en leur écriture.
Graphothérapie et échec scolaire
Un graphothérapeute peut aider les enfants à reprendre leur scolarité en main. La méthode contribuerait ainsi à réduire les risques d’échec scolaire liés à des troubles de l’écriture tout en contribuant à renforcer les capacités d’apprentissage de l’écriture.
La graphothérapie permet également d’améliorer le geste graphique et aide les enfants à mieux gérer leurs émotions.
Quelles sont les étapes d’une graphothérapie ?
La graphothérapie est une démarche individuelle et personnalisée. Elle nécessite engagement et assiduité.
Avant le début de chaque thérapie, un bilan graphomoteur est effectué. Durant cette étape, le praticien peut discerner plus facilement les troubles et les blocages de son patient. Ce bilan permet aussi d’étudier la qualité de l’écriture, la vitesse ainsi que le degré d’une éventuelle dysgraphie.
Durant les séances, le graphothérapeute propose des exercices de relaxation, de respiration et d’équilibrage de la latéralité afin de développer la sensorialité et la capacité de concentration des patients. Les exercices portent également sur la motricité fine en développant le sens du toucher et de la posture pour favoriser une bonne tenue du stylo.
Rencontre avec Élise Harwal qui accompagne les enfants dysgraphiques
Graphothérapeute reconnue, Élise Harwal a étudié les sciences du langage à la faculté de lettres, langues et sciences humaines d’Orléans. C’est au cours de son master qu’elle a pu découvrir la graphothérapie. Elle a approfondi ses connaissances en assistant à des séances de rééducation.
Elle s’est alors formée au métier de graphothérapeute au Centre National de Psycho-Graphologie à Paris où elle a obtenu son diplôme en mai 2016, avant d’ouvrir son cabinet en juillet de la même année.
Elle est également formatrice pour les futurs graphothérapeutes, et elle anime aussi des formations pour tout public, par exemple destinées aux enseignants ou aux psychomotriciens.
" Elise, quels sont les signes d’alerte chez un enfant qui peuvent amener à consulter ?
Les raisons sont diverses : l’écriture est illisible, les cahiers sont mal tenus, il fait un blocage par rapport à l’écriture, la tenue du stylo est mauvaise, il n’arrive pas à terminer ses devoirs sur table à temps, il est gaucher et a du mal à trouver une bonne position, il a des difficultés à se concentrer, les lignes du cahier ne sont pas respectées, son écriture est douloureuse (crampes, douleurs diverses, …), il est anxieux quand il écrit, la vitesse d’écriture est trop lente ou trop rapide, il n’arrive pas à se relire…
Quels conseils pouvez-vous donner aux enseignants lorsque l’enfant présente des difficultés d’écriture ?
Voici une liste non exhaustive : simplifiez au maximum les supports visuels (les schémas ou cartes peuvent être difficiles à analyser), aérez, limitez les travaux écrits et de copie en classe en privilégiant les photocopies car la situation de copie peut le faire décrocher, accordez lui du temps pour réaliser ses exercices écrits, évitez de le pénaliser sur la qualité de son écriture (il ne le fait pas exprès), encouragez et valorisez son travail, lui permettre de ne pas recopier les énoncés mais juste les réponses, favorisez les exercices à trou, les QCM et les réponses orales pour s’assurer de l’acquisition réelle des apprentissages, utiliser des feuilles d’écriture spécial « dys » disponibles sur des générateurs de feuilles pour l’aide à la dysprasie, vérifier la bonne prise des devoirs, choisir la place de l’enfant par rapport au tableau, …
Comment se déroule une séance avec vous et l’enfant ?
Les séances sont hebdomadaires et durent 45 mn (voire 30 mn si l’enfant présente d’autres troubles). Elles sont personnalisées, avec des exercices ludiques et pédagogiques : manipulation d’objet, jeux de motricité, respiration, gymnastique des doigts, travail sur tableau, vérification de la posture, dessin, arabesques, … Le nombre de séances est bien évidemment variable, la moyenne est de 10 PLUS OU MOINS...
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